Anne Rogerson n'est non seulement une professionnelle en titre, elle est également une golfeuse impliquée. Des années à l'extérieur du pays, un parcours dans la NCAA et des championnats plus tard, elle nous partage sa vision du sport et plusieurs photographies d'archives significatives.
Nous t’avons demandé de fouiller dans tes archives… Parles-nous de ton parcours dans l’univers du golf.
Lorsque j’étais jeune, j’étais membre junior au club de Golf Lachute. Le Pro à l’époque avait deux filles qui faisaient partie du programme junior. On s’encourageaient les unes les autres. Nous partions le matin en vélo pour la journée, on étaient cinq-six jeunes sur la même rue, pour jouer souvent des 36 trous par jour. Mes étés se passaient comme ça au golf. J’ai commencé la compétition dans le District de Montréal, puis provincial, et j’ai eu assez de succès, ce qui m’a permis d’avoir une bourse pour aller étudier aux États-Unis. Je suis restée durant cinq ans à la Florida International University à Miami pour jouer sur le circuit de la National Collegiate Athletic Association (NCAA).
Puis, je suis partie pour un été en Europe, et j’ai tellement adoré, que je suis restée en Allemagne et je suis revenue 11 ans plus tard ! J’ai joué sur le circuit européen Ladies European Tour (LET) anciennement le Women Professional Golfers’ European Tour (WPGET). En 1993, une jeune suédoise est arrivée sur le circuit… Je me souviens, j’étais sur un vert de pratique à faire des petits coups et je l’observais, comment elle était bonne… Cette année-là, elle a gagné six tournois, elle est maintenant au Temple de la renommée, son nom est Annika Sörenstam ;) J’ai rapidement constaté que je devais avoir un plan B, et c’est l’enseignement qui est devenu ma passion.
Il existe deux volets à la LPGA, la LPGA Teaching & Club Professional Division (LPGA T & CP) et le TOUR, ce que l’on voit à la télévision. J’ai fais partie de la LPGA T & CP, d’abord comme apprentie, puis adjointe... Il y avait plusieurs formations à faire, donc je voyageais au Texas, en Floride, en Californie, jusqu’à ce que je devienne une classe A. Je suis également devenue membre PGA en Allemagne.
En décembre 2000, j'ai décidé de revenir au Canada et c’est à ce moment que je suis devenue membre de la PGA Canada. À mon retour, j’ai travaillé au club de Golf Summerlea durant neuf ans, puis six ans au Golf Le Mirage, ensuite au Blainvillier et au Hillsdale. Je suis maintenant depuis un an au Golf Le Champêtre. Je suis impliquée sur le conseil d’administration de la PGA du Québec, sur le comité de formation et des méritas. Le golf m’a guidée à travers différentes région, et mon implication m’a amenée à vivre énormément de beaux moments.
Et être une femme dans le golf ?
Au Québec, sur 400 membres, nous ne sommes qu’une vingtaine de femmes. Nous essayons de changer ça. De mon côté, promouvoir le golf féminin, que ce soit au niveau professionnel ou amateur, c’est vraiment quelque chose qui me tient à coeur. Pour que ce soit plus accessible, plus agréable. Ne pas nécessairement jouer pour remplir une carte de pointage, mais pour have fun !
Ton plus beau moment golf ?
C’est mon père qui m’a initiée au golf, c’est quelque chose que l’on faisait ensemble. Un de mes plus beaux moments, je me souviens c’était un dimanche de Pâques, on a joué le Pinehurst #2, avec des caddies, ce moment reste gravé dans ma mémoire. C’était mon number one fan ! Il est souvent venu me rejoindre en Europe lorsque j’avais besoin d’encouragement ou d’un caddie.
Le pouvoir du golf et du mentorat, ça veut dire quoi pour toi ?
Je suis fascinée de voir comment on peut apprendre à jouer au golf, j’aime poser des questions aux gens. Qu’est-ce qui les poussent à vouloir jouer au golf ? Le golf est un sport individuel mais c’est aussi un sport de rassemblement. Tu joues le terrain, c’est rassembleur, c’est intergénérationnel. C’est fascinant, chaque jour c’est différent. Les conditions changent. Même sur le même terrain, chaque partie est différente. Les paysages, l’environnement. J’ai toujours eu des mentor(e)s... J’ai connu une dame, Joanne Hewson-Rees, avant de devenir professionnelle en 1989, lors de mon emploi d’été à la boutique du Golf Kanawaki. C’est une ancienne championne de ski, athlète qui est allée aux Jeux Olympiques de 1952 à Oslo. Elle était membre à Kanawaki et je jouais avec elle. Elle me lançait des défis, elle m’écrivait des lettres avec des conseils (des lettres que j’ai toutes conservées). C’est vraiment une femme qui a marqué mon chemin.
Et le Golf Le Champêtre ?
« Redéfinir la tradition » ça c’est 100% le Golf Le Champêtre. C’est vraiment une vision différente dans le monde du golf. Les nouvelles installations, le restaurant avec la terrasse Monsieur L’Oiseau, c’est rassembleur. Tu as le goût de rester. J’adore l’équipe avec laquelle je travaille. L’administration est remplie de femmes, il n’y a pas beaucoup de clubs comme ça. J’apprécie beaucoup ce guts de vouloir faire les choses différemment. J’ai déjà hâte à l’année prochaine !