Faites la connaissance de Kyle Kramer, qui marie sa passion pour le golf et l’artisanat chez DEUS Golf Co. Ce qui a commencé comme un passe-temps pour restaurer ses propres bâtons s’est transformé en une véritable entreprise de restauration et de personnalisation. Il n’y a pas si longtemps, nous lui avons envoyé un Ping Zing 2 qui avait bien besoin d’amour. Voici son histoire, un plus sur sa méthode et des nouvelles du putter.

Entrevue avec Kyle Kramer, fondateur de DEUS Golf Co.
Parles-nous de DEUS Golf Co. et de la manière dont tout a commencé.
J’ai toujours été passionné par le golf. Pas seulement y jouer, mais aussi pour tout ce qui touche à la technologie, aux sensations, à l’histoire. J’adore aussi travailler de mes mains, alors je me suis dit que j’allais combiner ces deux passions. C’est comme ça que DEUS Golf Co. est né. Deus signifie “dieu” en latin, et ça me semblait être le bon niveau de dramatique pour une marque de golf. En plus, j’ai toujours été inspiré par Deus Ex Machina, ma marque de motos préférée. L’influence est clairement là.
Ce qui a commencé comme de petits ajustements sur mes propres putters s’est rapidement transformé en réparations pour les bâtons de mes amis. Il se trouve qu’il existe toute une communauté de golfeurs qui aiment le côté artisanal du jeu. Aujourd’hui, je fabrique des outils de réparation personnalisés, des marqueurs de balle uniques, et je restaure des bâtons avec bien plus de personnalité que ceux qu’on trouve en boutique. J’ai une formation en ingénierie mécanique, donc la précision, c’est un peu mon truc.
Quelles sont les compétences nécessaires pour restaurer un club de golf à son état d’origine ?
Il faut comprendre les matériaux : comment ils se comportent, comment ils s’usent, comment ils réagissent aux différents outils et finitions. L’acier inoxydable, l’acier carbone, le laiton et l’aluminium ont tous leur propre personnalité. Certains sont doux et faciles à travailler, d’autres sont coriaces et te donnent du fil à retordre. C’est un mélange entre la science, l’art… et clairement un peu de jurons aussi.
Être habile de ses mains, c’est aussi essentiel. Il y a une sensation propre à ce genre de travail qu’on ne peut pas apprendre dans un livre ou sur une vidéo YouTube. On développe une sorte d’intuition — savoir quelle pression appliquer, quand relâcher, quand quelque chose semble juste. L’aspect manuel et traditionnel du travail, ça compte.
Y a-t-il des marques ou des modèles de bâtons que tu vois revenir souvent, en raison de leur valeur historique ou de leur qualité de fabrication ?
Les Scotty Cameron, sans hésiter. Les gens en sont obsédés, en partie pour la qualité artisanale, mais soyons honnêtes : Tiger Woods pourrait rendre un râteau de jardin classe. Il y a un vrai culte autour. Pour être totalement franc, je pense qu’ils sont un peu surcotés (je vais sûrement me faire détester pour dire ça). Cela dit, ils reprennent vraiment bien une fois restaurés.

Comment s’est passée la restauration du Ping Zing 2 ?
D’abord, j’ai inspecté la tête du club pour voir avec quoi je travaillais et élaborer un plan. Ensuite, j’ai retiré la tête et j’ai commencé à m’attaquer aux aspects esthétiques — les entailles, les bosses, les rayures — à l’aide d’une bande Scotch-Brite sur la ponceuse. Les zones difficiles d’accès ont eu droit à un petit coup de Dremel. Après ça, je l’ai passée au sablage à billes pour obtenir ce joli fini mat, puis j’ai terminé avec un brossage manuel au Scotch-Brite pour un rendu propre. Ensuite, j’ai tout remonté, et le résultat était encore meilleur qu’avant.

Quel est l’objet le plus sentimental sur lequel tu as travaillé ?
Ce serait mon TaylorMade TM-180, le tout premier putter que j’ai restauré. Je lui ai tout fait. J’ai fabriqué un nouvel insert en cuivre, soudé et bouché la semelle, retiré la finition PVD, donné un aspect mat par sablage à billes, martelé la texture de la semelle, ajouté une peinture personnalisée, et même une grip en cuir fait main... C’était un vrai monstre, et j’ai adoré chaque seconde passée dessus !
Plus récemment, j’ai eu l’honneur de travailler sur un putter pour un gars qui a vaincu le cancer — pas une, mais trois fois. On a tout personnalisé autour de ça : rubans de lutte contre le cancer gravés au laser, détails symboliques... Ce genre de projet me rappelle pourquoi je fais ce métier.
Qu’est-ce que le golf représente pour toi ?
Le golf, c’est la vie. C’est une thérapie, une source de frustration, et de joie. C’est le seul sport capable de te remettre à ta place et de te réparer dans la même partie.
Sur quoi dépenses-tu un trop en ce moment ?
Les outils. Mais bon — de bons outils font du bon travail ! C’est un investissement, pas un problème. C’est ce que je continue à me dire… à moi-même et à mon compte en banque.
Quelle est la dernière chose que tu as vue qui t’a marqué ?
J’ai vu quelqu’un se préparer pour un putt de 40 pieds : toute la routine AimPoint, les coups d’essai, respiration profonde… puis il a laissé la balle à 12 pieds du trou. Le golf, c’est la forme de cardio la plus humiliante qui existe.
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