La pratique du golf m’a toujours fasciné. Autant par sa complexité afin d’atteindre un niveau de jeu respectable que par sa dimension rassembleuse de golfeur.euse.s de toutes catégories.
Car les adeptes de golf ne naissent pas toustes égaux. Il y en a de très bon.ne.s, pour qui sortir d’une trappe de sable est une partie de plaisir....pour d’autres, frapper sa «drive» dans l’allée est un art difficilement maîtrisé. J’imagine que c’est comme ça dans tous les sports. On avance que seulement 6% de toustes les golfeur.euse.s brisent le score de 100. Ça fait pas mal de monde qui multiplient les coups et qui y trouvent tout de même une satisfaction. Mais pourquoi y a-t-il tout de même autant de fanatiques qui monopolisent leurs belles journées d’été à errer sur un terrain ? Comme tout.e bon.ne golfeur.euse, on a toujours l’espoir que ça va être la bonne journée aujourd’hui....qu’on va sortir une « game » fantastique malgré notre 22 d’handicap. Qu’on va reproduire les coups de pros qu’on l’on voit sur Instagram. Qu’on va aligner plusieurs « pars » de suite et peut-être faire un « birdie » si la chance est de notre côté.
Mais la réalité nous rattrape très vite; on débute le match avec une bonne première drive, un deuxième coup qui atterrit dans l’herbe longue près du vert, un mauvais chip qui défonce, un deuxième mauvais chip à des années-lumière du trou sur le vert et un 3 putts pour un triple bogey. Ouf, la partie de rêve vient de foutre le camp. Le manque de technique, la mauvaise concentration et un mental découragé viennent bousiller les trous suivants. Résultat des courses après 18 trous, un autre score stratosphérique, même avec toutes les bonnes intentions. Car il faut se le dire, le swing de golf est relativement complexe. Comme la mécanique d’une Rolex. Et qu’est-ce qui fait la force de cette marque mythique ? De toujours reproduire le même mouvement parfait, seconde après seconde, année après année, sans jamais broncher. Mais les Rolex sont plutôt rares sur nos parcours... Plus courantes aux poignets de ceux et celles qui fréquentent les circuits de la LPGA et de la PGA. Et c’est bien normal, le golf est leur métier. Ça prend quand même une bonne dose de persévérance, beaucoup de caractère et un désir incommensurable pour bien performer sur un parcours de golf. Mais pour beaucoup de golfeur.euse.s, le score n’est pas vraiment un enjeu. L’important, c’est de participer comme on dit. On retrouve donc un éventail d’adeptes avec des motivations différentes. Ça peut être de bouger, de marcher, de profiter du grand air, des beaux paysages, de partager des moments entre ami.e.s et même de rencontrer l’âme-sœur. C’est ce qui est fabuleux de cette activité. Son côté social peut prendre des tangentes souvent inattendues.
J’ai toujours pensé que pour bien connaître quelqu’un de nouveau dans notre vie, il suffisait de jouer une ronde de golf avec cette personne, soit de passer un 4 à 5 heures dans l’intimité d’une voiturette électrique. Après le « small talk » usuel, où tu demeures ?, as-tu des enfants ?, combien ?, tu fais quoi dans la vie ?....on se prête, après des longues minutes de silence, à des confidences, à de croustillantes anecdotes que l’on se surprend à partager. Mais le plus éloquent, c’est la façon dont chaque personne se comporte pendant le jeu. Nous avons alors droit à des traits de personnalité des plus éclectiques...
On reconnaît certains cas de figures qui reviennent saison après saison. Parfois que l’on croise souvent, sinon quelques personnes mémorables qui marquent notre imaginaire.
Il y a les méthodiques (adeptes aux allures de pros avec tocs et routines en tous genres), les fans de mode et de marques qui investissent massivement (avez-vous déjà remarqué que bon nombre de personnes qui vont voir du golf s’habillent en golf ?), les tricheur.euse.s (facilement détectables, toujours une balle en poche ou un coup en moins sur la carte), les plus sensibles (incapables de frapper une balle si un.e autre joueur.euse bouge dans leur champ de vision, ou s’ils entendent un train, un avion ou le chant d’un rossignol) celleux qui expliquent les raisons de leur moins bonne game (« je ne comprends ce que j’ai aujourd’hui... » ou bien « je ne joue jamais le matin habituellement... »), celleux qui cherchent leur balle de manière interminable (et en profitent pour en amasser d’autres) et les éternel.le.s fans du gimme… J’ai le sentiment qu’on pourrait en jaser pendant des heures. Les adeptes de golf adorent jaser de golf.
C’est ça la beauté de ce sport...jamais un trou pareil, un coup identique, une journée semblable et des partenaires de jeu similaires d’une fois à l’autre.